Ce nom de famille semble être un nom porté en Vendée et dans le Poitou. Il désigne sans doute un
artisan, comme c'est le cas pour le nom Ouvrier. Variante : Ouvriard.
Une des premières questions que l’on vous pose lorsque l’on fait de la généalogie est : “ tu es remonté
jusqu’à quand ? “ Comme si la performance du saut dans le temps était la plus importante.
En ce qui concerne les Ouvrard, c’est loin d’ être le cas et nous sommes face à un blocage généalogique
quasiment insurmontable.
Le plus lointain ancêtre connu dans la branche Ouvrard est Marie Louise Ouvrard (sosa 25), âgée de
24 ans, qui eut un fils Joseph Louis Ouvrard (sosa 12) né en 1867 à Mourmelon Le Grand (Marne).
Voici, retranscrit, son acte de naissance :
L'an mil huit cent soixante sept le 20 juin à huit heures du soir par devant nous François Champenois, maire,
officier de l'état civil de la commune de Mourmelon le Grand, canton de Suippes, arrondissement de Chalons,
département de la Marne, est comparue Henriette Trichet agée de trente huit ans, sage femme, domiciliée en cette
commune, laquelle nous a présenté un enfant de sexe masculin, qu'elle nous a dit être né hier à quatre heures du
soir, en cette commune, au domicile de monsieur Trinquier capitaine à l'école de six camp de Châlons, de
demoiselle Marie Louise Ouvrard agée de vingt trois ans, domestique, demeurant à Mourmelon le Grand et elle a
déclaré vouloir donner à cet enfant les prénoms de Joseph Louis. Les dites présentation et déclaration ont été faites
en présence de M M Alexandre Droulles agé de soixante dix huit ans, cultivateur domicilié en cette commune, et
Laurent Martinière agé de vingt quatre ans, soldat au quatre vingt dixième de ligne, détaché à l'école de six au camp
de Châlons, et ont la dite déclarante et le premier témoin signé avec nous le présent acte après lecture, le second
témoin a déclaré ne savoir signer.
Qui était cette pauvre Marie Louise Ouvrard ? Une visite aux archives des enfants assistés de
Paris m’ a permis de retrouver le dossier de mon arrière grand-père, mais malheureusement aucune
indication sur sa mère. Je sais simplement qu’elle est décédée entre la naissance de son fils en juin
1867 et septembre de la même année, date du placement de son fils aux enfants assistés, mais à quel
endroit ? Aucune trace de son décès à Mourmelon, à Chalons , à Suippes qui avait à l’époque un
hopital militaire. Aucune trace non plus dans les recensements de population de Mourmelon. Le nom
Ouvrard est absent dans le département de la Marne. Marie Louise pouvait être originaire de
n’ importe quelle région de France. Pauvre femme, probalement isolée de sa famille, engrossée par un
soldat du camp de Chalons ou peut-être même par le capitaine chez qui elle était domestique.
Mais là, je ne fais qu’ émettre des hypothèses !
J’ai eu envie de lui rendre un petit hommage puisqu’il n’y avait
probablement personne, à part le fossoyeur, pour l’ accompagner
dans sa dernière demeure. Cliquez sur cette colombe
Son fils, Joseph Louis Ouvrard va être placé dans une famille d’accueil à Guipel ( Ille et Vilaine),
chez Elisabeth Lebrun, épouse Fontaine, à la Ville Buée. Elle a un enfant, né à Guipel, qu’elle élève seule,
le mari âgé de 67 ans habitant à Vignoc lors de la déclaraion de naissance.
Il n’apprendra ni à lire, ni à écrire comme l’attestera son livret militaire, par contre il suivra une
éducation religieuse. C’était plus important que l’éducation laïque.
Le 30 juin 1888, il est placé à Dingé chez Adolphe Riolier et va demander le déblocage de son livret
de caisse d’ épargne. Il possède alors 347 francs. C’est même pas le salaire annuel d’une femme
de ménage.
Il est incorporé le 12 novembre 1888 au 48ème régiment d’infanterie, sans que le lieu en soit précisé,
jusqu’au 23 septembre 1891. Son registre matricule nous renseigne sur son physique : il mesure
1m56, a les cheveux chatains et les yeux gris bleus. Il a le degré d’instruction 0, c’est à dire qu’il ne
sait ni lire ni écrire. Par contre il est très bon en tir et va gagner un cor de chasse brodé en or à
un concours en 1891.
Joseph Louis Ouvrard va se marier avec Mélanie Busnel le 30 décembre 1901 à
Saint Brieuc des Iffs ( Ille et Vilaine) ou ils travaillent tous les deux chez Julien Monnier à la Croix du
Moulin, comme domestiques. Voici retranscrit son acte de mariage :
Mariage à Saint Brieuc des Iffs le 30 décembre 1901 à 9h00 entre Joseph Louis Ouvrard âgé de 34 ans, domestique,
né à Mourmelon le Grand (marne) le 19 juin 1867, demeurant à St Brieuc des Iffs, fils de feue Marie Louise Ouvrard
( à l'endroit le futur ne pouvant produire l'acte de décès de sa mère ni même de ses aïeux faute de connaître leur
dernier domicile, il nous est attesté sous la foi du serment ainsi que les quatre témoins du mariage, qu'ils sont
réellement décédés sans qu'ils puissent préciser la date du décès ) et Mélanie Josephe Busnel, 31 ans, domestique,
née à Langouët le 5 décembre 1870, fille de Julien Busnel, ancien cantonnier et de Marie Guillois, ménagère,
demeurant à Langouët, présents et consentants.
Déclaration après le mariage des deux époux : qu'il est né d'eux, deux enfants de sexe masculin inscrits sur le
registre de la commune de langouêt, le premier sous les nom et prénoms de Jean Marie Busnel, né à Langouët le
25 juin 1893, le second sous les nom et prénoms de Busnel Pierre Marie Célestin, né à Langouët le 27 mai 1897,
et reconnaissant les dits enfants pour leurs fils.
Les deux enfants naturels de Mélanie Busnel sont donc reconnus par Joseph Louis. Ils porteront donc
le nom des Ouvrard et donneront leur vie à la Patrie. Allez voir leur destin à la page des Poilus.
Le 4 mars 1902, naît sa fille Marie, Joseph est âgé de 34 ans
Le 16 mars 1904, naît son fils Joseph ( mon grand père sosa 6), au Champ Drouet de Saint Brieuc
des Iffs, Joseph est âgé de 36 ans
Le 5 août 1907, naît sa fille Florentine, Joseph est âgé de 40 ans
Le 8 février 1908, sa fille Florentine meurt, Joseph est êgé de 40 ans
Le 12 septembre 1911, naît et meurt son fils François, Joseph est âgé de 44 ans
Le 29 octobre 1912, naît son fils André, Joseph est âgé de 45 ans
Voici la seule photo de mes arrières grands parents avec ma mère.
Aucune indication ne figurait au dos. J’ ai dû procéder par
déduction pour être sûr qu’il s’agissait des grands-parents
Ouvrard et non des grands-parents Monnier
Pour la suite de l’histoire consultez la page consacrée à mes grands-pères
et à ma mère