François Sophie Julien ESNOU (sosa 32) voit le jour le vendredi 24 mai 1782 à Dol-de-Bretagne
(Ille et Vilaine). Il est baptisé le même jour dans la paroisse de Dol Notre Dame.
Il est le fils légitime de François ESNOUX (sosa 64), âgé de 30 ans environ et de Margueritte
MORDRELLE (sosa 65), âgée de 24 ans. A sa naissance, il a une sœur Marie Margueritte (née en
1779).
Alors qu’il n’a que 14 mois, son père François meurt le 22 juillet 1783. A 7 ans, c’est sa mère qui
décède le 1er septembre 1789.
Vers l’âge de 25 ans, en 1807, il s’engage pour 5 ans dans les canonniers garde-côtes et est affecté
à la 31ème compagnie. En 1778, les garde-côtes furent appelés «canonniers garde-côtes». Ils
étaient facilement reconnaissables à leur habit de drap bleu-roi, aux parements bleus, avec des
revers vert de mer, un gilet et une culotte de tricot de même couleur, une doublure de serge ou de
cadis blanc , un chapeau bordé de laine noire, des boutons de métal jaune, timbrés d’une ancre,
d’un canon et d’un fusil. Pour tout équipement, ils portaient le fusil, la baïonnette et la giberne en
bandoulière.
Les canonniers garde-côtes étaient recrutés par tirage au sort dans la population des villes parmi
les hommes ayant entre 25 et 40 ans qui n’étaient pas mariés.
Durant les années 1810, chaque homme retenu devait effectuer une période de 5 ans et il touchait
un seul habit pour ces cinq années. Le moral de ces troupes n’était pas très élevé.
Il va s’unir avec Janne Perinne DANICAN (sosa 33), la fille légitime de René Pierre DANICAN et de
Jeanne Perrine BOURSEUL, le mardi 22 mai 1810 à Saint-Briac-sur-Mer (Ille et Vilaine). Ils
auront 8 enfants dont Joseph Ferdinand Marie qui va naître le lendemain même de leur union le
23 mai 1810. François Sophie n’est déjà plus là pour déclarer la naissance. Ce premier enfant ira
fonder une famille à Plerguer en 1837, probablement pour se rapprocher de sa tante, Marie
Margueritte sœur de François Sophie.
Un 2ème enfant va venir au monde le 2 mars 1812, François Jean. Sur son acte de naissance, le
père, absent, est déclaré garde-côtes à Belle-Ile-en Mer.
Marie Jeanne naît à la Ville es Mariniaux en St Briac le 17 janvier 1814. François Sophie, toujours
absent, est préposé aux douanes.
Le 4 juin 1816 va naître Louis Pierre Enoux (sosa 16, grand père de mon grand-père) à la Ville es
Mariniaux. Cette fois ci, pour la naissance de cet ancêtre, François Sophie est bien là pour déclarer
son enfant. Il est alors cultivateur et il va signer d’une magistrale façon :
Pierre Stanislas va naître le 15 avril 1818 à la Flairie en Saint Briac, déclaré par son père. C’est
probablement cet enfant qui va décéder sous le nom de Louis Enoux en 1830 à l’âge de 13 ans
(erreur probable sur le prénom) au domicile d’un voisin à la Mettrie Labbée mais pas chez ses
parents.
Le 14 mars 1820 François Sophie ne va pas déclarer une nouvelle naissance, Jeanne Renée. Il
demeure à la Ville es Mariniaux. Les déclarants ne mentionnant même pas sa profession. Il est sans
doute déjà mendiant.
En juillet 1821 François Sophie va connaître des ennuis avec la justice et être emprisonné. Il ne
ressortira de la prison de Rennes que le 19 décembre 1826.
Le 6 septembre 1823 va naître un enfant, Marie Joseph Jean Enoux, déclaré de François Sophie
alors qu’il est emprisonné depuis 2 ans, qui décèdera à l’âge de 6 mois.. Difficile de croire qu’il est le
père.
François Sophie sort de la prison de Rennes en décembre 1826.
Il aura un dernier fils, Augustin Noël Jean Enoux en 1829, qui décèdera à 1 an.
François Sophie Julien Esnoux meurt le 10 mai 1830 à Pleurtuit à la Mettrie Labbée.
Les ennuis de François Esnoux avec la justice
Tout commence par une plainte déposée par un certain Jacques Lagneau le 4 juillet 1821 en
mairie de Saint Briac :
Lagneau Jacques, tisserand, âgé de 65 ans, domicilié à Saint Briac canton de Pleurtuit
arrondissement de Saint Malo département d'Ille et Vilaine, a l'honneur de vous représenter que le
2 du présent mois de juillet, environ vers 7 heures du soir, revenant du marché de Ploubalay où il
était allé pour acheter des provisions dont il avait besoin, fut rencontré à l'endroit appelé la
Chataignerie, descente du grand chemin sur la commune de Pleurtuit par le nommé Esnoux
François mendiant, demeurant en celle-ci, lequel l'aborda et subitement, le frappa si fortement
dans l'estomac avec une règle appelée en terme de pays, rieul, qu'il le renversa par terre puis il
redoubla ses coups et comme un furieux il frappa également le plaignant de coups de poings dans la
figure et sur la tête et n'éprouvant aucune résistance de la part de ce dernier attaqué et surpris
sans s'y attendre par Esnoux qui, sans doute, avait projeté de l'assassiner pour le voler ensuite. Le
voyant sans mouvement et presque mort, il lui vola effectivement un bissac qu'il portait et qui
contenait une somme de 6 francs 55 centimes, une pièce de 6 livres et le surplus en monnaie. Il lui
vola pareillement son chapeau et son bâton et laissa momentanément ce vieillard ( il a 65 ans !)
étendu sur la place, baignant dans son sang et comme mort. Après quoi, ce criminel s'en fut mais
après avoir regardé derrière lui et s'étant aperçu que la victime avait remué et poussait des cris
plaintifs, ce monstre revint sur elle et la frappa de nouveau avec quantité de coups de règle, aux cris
redoublés du malheureux. Cet infâme lui dit : "coquin tu ne le sais pas encore mais je vais achever de
te tuer". Heureusement qu'au même instant les sieurs Jean Collet, propriétaire et cultivateur
domicilié à Saint Briac, accompagné de son domestique, Gilles et Louis Lumière, frères laboureurs
résidants à Pleurtuit, les 2 premiers, revenant de la foire Saint Lormel qui se tenait le dit jour,
emmenant des bestiaux et les 2 autres occupés à travailler à peu de distance de là, ayant eu
connaissance de ce qui se passait, accoururent au secours du plaignant et virent Esnoux revenir sur
ses pas et le frapper à grands coups de règle sur le corps. Ensuite ils entendirent prononcer les
paroles suivantes :" tu ne mourras jamais que d'une main ". Le plaignant couvert de blessures,
s'étant cependant relevé et ne parvenant, pour ainsi dire plus, à marcher est revenu très
difficilement chez lui et a été forcé, par les causes susdites, de se mettre, aussitôt son arrivée, au lit.
Sa famille désolée de le voir ainsi, ayant envoyé chercher Monsieur Cabaret, officier de santé
patenté à la résidence de Ploubalay, celui-ci trouva cet homme dans l'état qui est constaté par son
certificat ci-joint pour appui.
D'après les faits ci-devant exposés, lesquels sont fondés sur la plus exacte vérité et dont la preuve est
offerte, le plaignant étant exposé à mourir par suite de tous les coups qu'il a reçus de la part d'
Esnoux ou à rester estropié le reste de sa vie et privé, par cette cause, de pouvoir la gagner, menacé
ainsi que plusieurs autres bons habitants de ce lieu par cet homme voleur, méchant, fainéant et
extrêmement à craindre sous tous les rapports, qui mendie pour ainsi dire le pistolet à la main,
allant ordinairement dans les endroits isolés et quand il ne trouve qu'une femme seule et ses enfants
leur inspirant par les moyens astucieux qu'il emploie sa plus grande terreur, menaçant de tuer,
battre et incendier ceux qui refuseraient de lui donner. Jouant le rôle d'escroc dans les foires et
assemblées où il va, tous les honnêtes gens craignent et détestent. Le plaignant n'ayant
malheureusement aucune ressource, réduit dans l’indigence, ne parvenant pas, dans cette fâcheuse
circonstance, à régler les frais pour se procurer les secours dont il a besoin et pour poursuivre ce
malfaiteur, à l'honneur d'adresser la présente plainte à monsieur le Procureur du Roi près le
tribunal civil de 1ère instance séant à Saint Malo et de le supplier très humblement de daigner
prendre dans la plus grande considération sa malheureuse position, de lui faire restituer ce qui lui a
été volé par Esnoux et d'obtenir de la bienfaisance du souverain, un secours. Il attend tout de la
justice et ajoute que les autorités locales et tous les bons habitants de la commune de Saint Briac
mais aussi celles circonvoisines de cet homme exécrable, se feront un devoir et un plaisir de rendre à
ce magistrat des témoignages qui confondent ce coupable et d'après lesquels ses crimes ne resteront
plus longtemps impunis. Pour éviter de nouveaux malheurs que l'on prévoit arriver bientôt, puisque
ce vaurien ne craint pas de dire publiquement qu'il ne peut manquer d'aller aux fers, que c'est son
sort qui l'attend, mais qu'auparavant il faut qu'il accomplisse son dessein qui est de tuer et d’
incendier plusieurs qu'il hait et qu'après il sera content. Il est donc très urgent et prudent de faire
arrêter le plus tôt possible un pareil coquin.
Le maire y va également de ses remarques :
Avec une pareille plainte, François Sophie Esnoux n’est pas très bien parti…
Rapport de l’officier de santé
Je soussigné, officier de santé reçu par le jury médical de Rennes, résidant à Ploubalay et dûment
patenté, certifie qu'ayant été requis de me transporter en la commune de Saint Briac à l'effet d'y
voir et visiter le sieur Jacques Lagneau, tisserand âgé de 65 ans, y demeurant village de la Ville es
Mariniaux, je m'y suis rendu aujourd'hui et l'ayant examiné, je l'ai trouvé en proie aux symptômes
qui caractérisent une commotion du cerveau; certifie en outre qu'il est affecté d'une plaie contuse
large de 2 pouces (5 cms) et à peu près 2 ou 3 de ligne de profondeur, située à la partie antérieure
du front derrière la tête. Présente une autre semblable blessure pénétrant les téguments (peau) qui
recouvrent l'os occipital : ces 2 lésions ont déterminé une hémorragie considérable et difficile à
réprimer. Le visage, ainsi que le bras droit sont recouverts de plusieurs meurtrissures qui, ainsi que
celles observées à la tête, ont dû être produites par des coups de bâton ou autre corps cylindrique.
Ces différents accidents forcent le sus dénommé à garder le lit et l'empêcheront pendant quelques
temps de pouvoir vaquer à ses occupations ordinaires.
En foi de quoi, je lui ai délivré le présent certificat que j'atteste être véritable.
A Saint Briac le 3 juillet 1821.
Signé : Cabaret, officier de santé.
Signalement
Esnoux François, mendiant, homme méchant et à craindre âgé de 39 ans, domicilié au village de la
Ville es Mariniaux commune de Saint Briac, taille de cinq pieds 2 pouces, cheveux noirs plats et
longs, nez pointu, bouche moyenne, visage long, teint basané, front couvert un peu ridé, le dos
vouté ayant une taie sur un œil duquel il ne voit pas, parlant beaucoup et passablement bien. L'on
prévient qu'il est bon de prendre la plus grande précaution dans l'arrestation de cet individu.
Vu dans presque toutes les foires et assemblées du pays, il tient un jeu connu sous le nom de biribi.
D'après les renseignements, il est allé à Lamballe, d'où il reviendra dans peu de jours.
En mairie de Saint Briac le 8 juillet 1821.
Signé Joulain ( maire )
Déclaration de Rolland Le Coureur
Le 7 juillet 1821, le nommé Rolland Le Coureur, laboureur, domicilié en cette commune de Saint
Briac, s'est présenté devant nous maire d'icelle et nous a déclaré qu'il y a environ 3 mois allant au
village du Heurtay, sus dite commune, il rencontra à 2 heures de l'après-midi le nommé Esnoux
François, mendiant, demeurant au même lieu, tenant un bâton dans sa main et allant vers la
Flairie, susdite commune. Il faut que je voie une personne qui était la fille du nommé Jean Bourget
du Chêne Vert, qui était sur sa porte, car sans cela je te fendrais la tête à coup de trique, mais je
ne peux pas en ce moment. Je te retrouverai n'importe où et si je n'ai pas d'autre chose, je te
plongerai mon couteau dans le cœur; tu en mourras, toi et ton fils, de ma main et il s'en fut
ensuite.
Déclaration de René Touzé
Aujourd'hui 7 juillet 1821, s'est présenté devant nous, maire de la commune de Saint Briac, le
sieur René Touzé, profession de tisserand, domicilié en icelle, lequel nous a déclaré qu'un jour, il y a
environ 7 semaines, s'étant trouvé chez le nommé Lagneau Jacques, tisserand, demeurant au même
lieu avec Esnoux, mendiant, résidant au dit Saint Briac. Ce dernier lui dit: " Ah ça compère, venez
donc ici. Je veux vous parler un mot." Le dit Touzé sortit avec lui croyant qu'il avait quelque chose
de particulier à lui dire. Ils furent ensemble dans le jardin de Marie Fouyer près de là, mais quel ne
fut pas sa surprise de voir qu' Esnoux le prit à la gorge et le serra si fortement qu'il eut peine à
appeler Lagneau à son secours. Ce dernier vint et il débarrassa Touzé d' Esnoux. Depuis ce temps ce
dernier a dit publiquement, ainsi que le témoin sus nommé le rapporte, qu'il avait manqué
dernièrement Lagneau mais qu'à la prochaine rencontre, il ne le manquerait pas et qu'il en ferait
autant à Touzé de même qu'à plusieurs autres, que tous ces gredins, ça lui déplaisait et qu'il ne
craignait rien.
Gendarmerie Royale brigade de Saint Malo
Procès-verbal d'exécution d'un mandat d'amener décerné par Mr
le juge d'instruction de l'arrondissement de Saint Malo concernant
le nommé Esnoux François
Ce jourd'hui 10 août 1821 à 1 heure de l'après-midi, nous Rolland Jean Marie et Sauvaget Ange,
tous deux gendarmes à la résidence de St Malo, à la requête de Mr le procureur de cette ville et en
vertu du mandat d'amener, décerné par Mr le juge d'instruction de cet arrondissement le 11 juillet
dernier, nous nous sommes transportés au domicile du nommé Esnoux François, demeurant au
village de la Ville es Mariniaux, en la commune de Saint Briac ; ne l'ayant pas trouvé et ayant
appris qu'il était errant depuis un mois que nous étions à sa poursuite, nous avons fait toutes nos
diligences pour le poursuivre et l'arrêter. Etant arrivés au village de Gariaux en la commune de St
Briac, nous avons trouvé le dit Esnoux François à la porte du nommé Fayé, lequel Esnoux était
appuyé sur un gros bâton à masse qu'il tenait entre ses mains, auquel parlant à sa personne, nous
lui avons exhibé le dit mandat et lui avons délivré copie, le requérant de nous déclarer s'il entendait
y obéir, à quoi il a répondu que oui, en conséquence nous l'avons conduit devant Mr le juge
d'instruction.
Pas très efficaces les gendarmes. Ils recherchent notre François Sophie depuis un mois alors qu’il est tout
près de son domicile.
Lettre du maire au procureur du Roi
Saint Briac le 17 juillet 1821
J'ai l'honneur de vous informer que le nommé Esnoux François, mendiant, demeurant au village de
la Ville es Mariniaux, en cette commune, est de retour chez lui. On me prévient à l'instant qu’ hier
après-midi il était à travailler dans son jardin; les faits exposés dans la plainte, qui vous a été
remise, contre ce vaurien nous ayant décidé à décerner un mandat, il en craint l'exécution d'autant
plus qu'il est coupable et que la gendarmerie de votre résidence a déjà fait des démarches pour le
saisir. L'on m'a assuré qu'elles n'auraient pas été infructueuses, s'il n'eut été averti à temps pour
pouvoir s'échapper. Je crois que le meilleur moyen que l'on puisse employer pour parvenir à l'arrêter
est que les gendarmes chargés de cette mission soient déguisés pour n'être pas reconnus, leurs armes
cachées et qu'ils se rendent à l'heure de midi, directement chez monsieur Benard, adjoint de ce lieu
qui irait avec eux ne pouvant les accompagner moi-même, car Esnoux qui se méfie, ne reste pas
dans sa maison qu'il n’ occupe qu’une partie du jour. Il n'y couche plus et le reste du temps il erre çà
et là et l'on ne sait où le prendre.
Je dois avouer l'honneur de vous faire connaître également que le sieur Etienne Roulier, laboureur,
demeurant à la métairie de la Goterais, en cette commune, est un témoin à la charge de l’accusé. Il
est un habitant estimable et digne de bonne foi.
Le nommé Tavez, réduit à la charité, demeurant à la Ville es Monniers à Saint Briac, rapporte qu’il
y a quelque temps cherchant l’aumône, il fut rencontré par Esnoux qui lui tint de mauvais propos, le
menaça et lui prit de force son bissac qui contenait beaucoup de morceaux de pain. Aux cris de ce
pauvre infirme, un homme parut et fit remettre à cet infortuné ce qui venait de lui être volé.
Un pareil trait est bien de nature à fixer particulièrement l’attention.
Je vous en désignerai pareillement un troisième, le sieur Pierre Guerin, laboureur demeurant à la
métairie de la Triglais, commune de Ploubalay, qui contribuera à confondre Esnoux.
Enfin monsieur le Procureur du Roi, je ne puis ni ne dois vous dissimuler que le témoignage général
du Public prouve évidemment qu' Esnoux est vraiment coupable de plusieurs crimes que la justice,
d'après conviction, saura punir, ce qui servira d'exemple.
Tout m’engage à vous prier, de nouveau, d'employer tous les moyens que votre sagesse vous dictera
et qui sont en votre pouvoir, que je ne doute pas que vous ferez à cette fin que le pays soit purgé
le plus tôt possible de ce malintentionné qui en est la terreur !
J'ajouterai que la prudence exige qu'on prenne les plus grandes précautions dans l'arrestation du
malfaiteur qui vous est signalé et fait l'objet de la présente et que ce n'est pas sans raison que les
honnêtes gens ne vivent pas en sécurité sachant qu'il est dans l'endroit et qu'on le cherche.
Enfin Monsieur le Procureur du Roi, pour répondre au désir général et d'après le mien, un moyen
que j'ai l'honneur de vous proposer et qui je pense réussirait le plus sûrement, serait s'il est possible,
d'user de votre autorité pour que les préposés des douanes royales qui sont à cette résidence, soient
invités ou requis d'accompagner à la première demande qu'en ferait monsieur l'adjoint car lorsqu'il
se présentera nous serons prévenus mais n'ayant point d'autorisation ni personne à notre
disposition, nous ne pouvons le prendre. J'espère qu'il vous plaira d’ y pourvoir. Cela n'empêcherait
cependant pas les démarches de la Gendarmerie qui peut aussi surprendre Esnoux.
Agréez, je vous prie, Monsieur le Procureur du Roi l'assurance des sentiments bien respectueux avec
lesquels j'ai l'honneur d'être votre très humble et très meilleur serviteur.
Le moins que l’on puisse dire, est que le maire se donne de la peine pour se débarrasser de son mendiant. Le
procès … il est déjà fait. D’accusé il est devenu coupable.